France – Rue de la Valfère (et Hôtel de Lunas), Montpellier – 16 mai 2020
Mons pistillarius – colline des épices… Mons pestelarius ou pestellerius – colline du pastel… Mons pessulus – colline verrouillée… Mons puellarum – colline des jeunes filles ou encore Mons petrosus, colline pierreuse, qui aurait été déformé en vieux français en Monpeirié pour finalement devenir Montpellier… quelle que soit l’origine du nom de Montpellier que vous préférez (les experts ne sont pas arrivés à se mettre d’accord), la ville a bien été construite autour d’une colline — le terme « mont » serait assurément exagéré — ou plutôt de trois collines, ce qui n’est pas une évidence pour le voyageur qui l’aborde. Mais, si d’un bon pas, vous quittez par exemple le bas de la très animée rue Saint-Guilhem pour remonter vers la rue Foch et l’Arc-de-Triomphe par la rue de la Valfère, à l’ouest de l’Écusson*, vous vous rendrez compte que sous les pavés, ce n’est pas la plage, mais bien une colline ! Surtout en approchant du numéro 10 de la rue où la pente s’accentue avant de déboucher sur la rue Foch.
Nous sommes justement ici à quelques pas du 10 de la rue de Valfère, dont le nom est dérivé de celui d’une ancienne famille provençale, les « de VALBELLE ». Sur la gauche de la rue se trouve l’entrée principale de l’Hôtel de Lunas, appartenant à l’État français depuis 1974 et dont l’origine remonte au XVIe siècle : c’est en l’année 1550 qu’un médecin et docteur en médecine à la faculté de Montpellier, Denys FONTANON, fait construire ici deux maisons. Depuis, unifiés, modifiés, les bâtiments ont bien des fois changé de formes, de noms — Hôtel de la Valfère, Hôtel de Bosc, Hôtel de Lunas — et de propriétaires. Finalement, l’hôtel se présente devant nous tel que le voulu Félix SABATIER en 1855. Un hôtel particulier plein de charme, comme le reste de la rue d’ailleurs, parfaitement entretenu dans les moindres détails, jusqu’aux magnifiques gargouilles qui ornent le bord des toitures.
* L’Écusson désigne le centre historique de Montpellier. En effet, vus du ciel, les contours du vieux Montpellier forment à peu près un pentagone ressemblant à un bouclier du Moyen Âge soit, dans le vocabulaire héraldique : un écusson.